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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 09:27

Notre prochain atelier aura lieu en 2014. Le lundi 3 février, le jeudi 20 février et le vendredi 14 mars. Il sera accueilli dans les locaux des Ateliers du 94 à Houdeng-Goegnies, de 9h30 à 16h.

Son thème sera l’accompagnement en institution des sujets au bord de lalangue (oui, oui, en un mot comme mon monnoncle!)

A priori l’institution et lalangue n’ont rien à faire ensemble. Quoi de plus incompatible que le lieu de l’institution où règnent des règles pour tous pareilles et lalangue qui n’est rien de plus (ni de moins) que la part la plus intime du sujet, celle où se recèle le goût des mots, la délectation des sons dont le babil est le terreau.

L’institution et toutes ses définitions transpirent la loi et l’éducation. Le but d’une institution est de faire entrer ou de maintenir le citoyen dans le cadre élargi de l’institution de l’Etat. C’est un objectif d’inclusion, toujours au prix d’une exclusion par effet de ghettoisation. A première vue, une institution n’est pas un lieu d’accueil des particularités, singularités, dingueries ou lubies de chaque un, mais un lieu d’uniformisation par l’éducation.

Avec l’orientation analytique, mais aussi avec une plus large sensibilité de la société à l’acceptation des différences (si! si! on peut se plaindre mais la couleur de peau des habitants de la Belgique s’est fort enrichie de tons variés depuis les années 70. Aujourd’hui le monde entier est à Bruxelles.), les institutions de soins sont plus sensibles au cas par cas. Aujourd’hui le danger n’est plus l’uniformisation sous la férule du maître, mais l’évaluation sous la férule de l’administration. Certes nous pouvons faire du cas par cas, mais on nous demande de tout quantifier, évaluer et faire rentrer dans les petites cases des tableurs qui produiront de jolis graphiques à projeter en powerpoint.

Donc les institutions orientées par la réflexion psychanalytique, par sa clinique, par son éthique, résistent à ce nouveau danger et font place à une approche singulière de chaque sujet. Elles tentent de faire accueil au plus particulier, même si à première vue, c’est complètement fou : un enfant qui prend pour doudou un morceau de viande crue, une dame qui se promène avec une poupée toute la journée, un garçon qui se promène avec un ballon qu’il tapote et auquel il parle, et cette liste peut être poursuivie à l’infini. Il y a une certaine tolérance à la dinguerie de chaque un et en même temps un travail à partir de ce point pour élargir le monde et les possibilités du sujet.

Mais la particularité la plus singulière de chaque parlêtre est son rapport au langage le plus précoce inscrit dans ce que Jacques Lacan a appelé lalangue, c’est-à-dire ces restes de l’inscription de la langue sur le corps avant le passage par l’uniformisation civilisatrice opérée le plus souvent par l’école. Ainsi nous pouvons croire que nous parlons tous la même langue française mais que reste-t-il de notre langue à chacun ?

Dans cet atelier, nous verrons comment il est possible dans une institution de soins d’accompagner les sujets au plus près de la lalangue, de s’en inspirer, de s’en orienter, et de s’en servir. Les intervenants des Ateliers du 94, dont les oreilles sont particulièrement sensibles et formées à cette écoute, nous apporteront aussi le fruit de leur expérience. Guy de Villers, psychanalyste et professeur émérite de philosophie à l’UCL, nous apportera son éclairage sur le concept de lalangue. Frédéric Bourlez, responsable thérapeutique dans une institution orientée par la psychanalyse, partagera avec nous son expérience d’accompagnement des enfants de La Porte ouverte à Blicquy.

Inscription : 160 euros à verser sur le compte ING 360-0409591-63 Coordonnées à renvoyer à cripsa@ch-freudien-be.org

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